Contes tout public

Le Cri du Cordonnier

Le spectacle

Dans un village perdu au milieu des châtaigniers, une boutique est encore éclairée malgré l’heure tardive. En face, de l’autre côté de la rue, dans le Café Restaurant Epicerie Salon de coiffure, c’est la fête : Aïga-Linda et Enric se marient ! Monsieur le maire est là bien sûr, Antoine, le maréchal-ferrant, Milou, le garde-champêtre, le pasteur et le curé, la famille, les cousins, les voisins. Il y a aussi Angélo, le « musicaïre » italien et son accordéon, Zikalack, le mineur polonais… Les pélardons* sont prêts, le clinton** coule à flot… Tout le village est invité, mais tout le monde n’est pas venu. Tac, tac, tac, tac… Le bruit s’arrête. Le rideau blanc se soulève à la fenêtre de la boutique. « Et maintenant, ils dansent ! Cet imbécile d’Angelo, il a appris une bourrée… Regarde la mariée, elle rit aux éclats. .. » Le cordonnier, ça ne le fait pas rire, pas rire du tout… Soudain un cri déchire l’air.

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Note d’intention

Je crois que quand on est conteur, on a envie, on est poussé, disons que ça démange jusqu’à ce que ça s’impose, bref on ressent à un moment donné le désir de parler du coin de terre qui vous a vu naître. Et moi, au pays qui m’a vu naître, la montagne danse, la route s’effiloche, se perd et disparaît, les châtaigniers s’enflamment dans la lumière du soir, des tombes dorment ça et là tranquilles et solitaires… Et si des tombes dorment ça et là tranquilles et solitaires, c’est qu’elles ne sont pas au cimetière commun qui jouxte l’église… C’est que ce sont des tombes de protestants. J’avais envie de parler de ça, de nos Montaigu et de nos Capulet cévenols. Un Roméo protestant (on l’appellera Enric) et une Juliette catholique (on l’appellera Aïga-Linda). J’avais envie d’arrêter là le parallèle avec la tragédie de Shakespeare. A la tragédie je préfère le questionnement : Que va-t'il se passer si on saute l’obstacle, si le mariage a lieu ? Et d’éclairer tout cela à la lumière de contes traditionnels.

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